Maîtrise de l'évolution démographique de Vendargues :
Les vrais chiffres

Lors de la présentation des vœux à la population, le 10 janvier 2020, le maire s'est appuyé sur une infographie publiée par le Midi Libre dans un article du 6 janvier 2020 intitulé « Montpellier et sa Métropole : un territoire toujours aussi attirant » et reproduite ci-dessous pour se vanter d'avoir su maîtriser l'évolution démographique de Vendargues sur les 5 dernières années, s'appuyant sur ces chiffres pour dire que, malgré la situation privilégiée de la commune, sa population n’avait augmenté que de 3,93 %, soit une augmentation annuelle limitée à 0,8 % (contre 1,6 % en moyenne pour l’ensemble de la population de la métropole de Montpellier), ce qui constituerait, selon lui, la plus faible hausse des communes de sa strate et de son secteur géographique.

infographie

Ce qu'a oublié de dire le maire, c'est que la période retenue par le Midi Libre, 2012-2017, correspond, pour Vendargues, à une période creuse de développement, entre la fin de l'aménagement de la ZAC Pompidou et l'aménagement du quartier Eden, qui représentent chacun environ 600 habitants de plus pour Vendargues.

Mais le maire s'est bien gardé, pour une fois, de faire le bilan de l'ensemble de ses mandatures sur ce point. Je vais donc le faire à sa place et l'on verra que les résultats sont loin de confirmer ses dires.

En 1988, dernière année avant son arrivée à la mairie en mars 1989, la population de Vendargues telle qu'elle figurait au compte administratif de cette année-là, était de 3587 habitants et, selon la même source (compte administratif), elle était de 6277 habitants en 2018, dernière année pour laquelle le compte administratif est connu. Sur ses 30 ans de mandat, la population de Vendargues a donc augmenté de 2690 habitants, soit une augmentation de la population de 75 % sur 30 ans, ce qui représente une croissance d'environ 1,88 % par an sur 30 ans, et non pas 0,8 % comme il l'a prétendu en se limitant à la période qui l'arrangeait !

Note : Pour ceux qui s'étonneraient de ce chiffre de 1,88 % alors que 75 % divisé par 30 fait 2,5 %, voici l'explication. On peut arriver à un accroissement de population de 2690 habitants en augmentant chaque année la population de 90 habitants environ (89x30=2670 ; 90x30=2700). 90 habitants de plus par rapport à une population de 3587 habitants (la population de Vendargues en 1988), cela représente effectivement un accroissement de 2,5 %, mais 90 habitants de plus par rapport à 6187, la population qu'aurait eu Vendargues dans cette hypothèse en 2017 pour arriver, avec 90  habitants de plus, à 6277 habitants en 2018, cela ne représente plus que 1,45 % d'accroissement, et non plus 2,5 %. En d'autres termes, comme la population augmente chaque année, le même accroissement en nombre d'habitants représente chaque année un pourcentage de plus en plus faible de la population. Si l'on suppose un accroissement constant en pourcentage, le nombre supplémentaire d'habitants augmente donc chaque année. Dans ces conditions, un accroissement de 2,5 % de la population sur 30 ans à partir de 3587 habitants en 1988 aurait conduit à une population de 7526 habitants en 2018, et non pas 6277. Le chiffre de 1,88 % a donc été obtenu par approximations successives dans un tableau Excel qui calcule année par année la population en appliquant un taux constant d'accroissement et en tenant compte du fait qu'il faut chaque année arrondir le chiffre obtenu à un nombre entier (la population n'augmente pas de morceux d'habitants !), en partant de 3587 habitants en 1988 pour arriver à 6277 habitants en 2018. Prodéder par approximations successives veut dire qu'on fixe pour commencer un pourcentage arbitraire d'accroissement, par exemple 2,5 %, et on le change, à la hausse (si le nombre d'habitant résultant en 2018 est inférieur au nombre cherché) ou à la baisse (s'il est supérieur au nombre cherché), jusqu'à ce que le nombre d'habitants obtenus pour 2018 soit 6277. De toutes façons, ce pourcentage est une moyenne et, dans la réalité, l'accroissement de population n'a pas été parfaitement régulier au fils des ans, comme le montre justement l'analyse sur la période 2012-2017, qui correspondait à un creux dans la courbe d'accroissement de la population de Vendargues, entre deux grosses opérations de constructions, comme je l'ai expliqué.

Mais le reproche que l'on peut faire au maire de Vendargues n'est pas tant de ne pas avoir maîtrisé une évolution démographique dont il n'est pas responsable et contre laquelle il ne peut pas grande chose, puisqu'elle est liée à l'attractivité, non pas de Vendargues, mais de l'aire urbaine de Montpellier, dont Montpellier Méditerranée métropole n'est qu'une partie, et Vendargues une petite partie de cette partie, et que donc la commune, en tant que faisant partie de cet ensemble, doit accepter sa part du « fardeau » que constitue l'accueil de cette nouvelle population dans toutes ses composantes, y compris par la réalisation de son quota de logements sociaux (ce que n'a justement pas fait le maire), mais d'avoir pratiqué une politique urbanistique à courte vue électoraliste, sans perspective d'ensemble à long terme, en attachant plus d'importance aux considérations de personnes (qui est propriétaire de quelle parcelle et comment vote-t-il ou pourrait-il voter selon les choix de zonages faits pour ses parcelles) qu'aux cohérences d'ensemble, comme on peut s'en rendre compte en regardant le zonage actuel de la zone appelée « porte est » dans le SCoT ou le projet de zonage du secteur de Meyrargues en vue de la prochaine grosse opération d'aménagement prévue par la commune. Le rôle du maire d'une commune de la métropole n'est pas tant de freiner l'expansion démographique de sa portion d'une ensemble appelé Montpellier Méditerranée métropole dans un repli égoïste sur sa commune en laissant aux autres communes le soin d'accueillir les nouveaux arrivants et de construire des logements sociaux pour les plus démunis d'entre eux, que de maîtriser cette expansion et de l'organiser selon des perspectives de cohérence architecturale et urbanistique sur le long terme, d'en phaser à l'avance le déploiement dans le temps et de l'accompagner par des développements d'équipements publics adéquats en adaptant en temps et en heure les voies de circulation et les capacités de stationnement en fonction des besoins, etc., tout cela en imposant aux promoteurs les choix de la commune, qui doivent être cohérents avec ceux de la métropole, au lieu de se laisser guider par eux au cas par cas.

 


Le site de Bernard SUZANNE, conseiller municipal de VENDARGUES (Hérault)
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Dernière mise à jour le 11 janvier 2020