Dans le numéro
de juillet 2003 du bulletin municipal, p. 30, on peut lire un article intitulé
« Lutte contre les nuisances sonores : la municipalité
s'engage !!! » qui commence ainsi : « Le
quartier qui longe le chemin des Coustouliers est soumis aux nuisances
sonores de la route départementale 65 dont il est en bordure
(sic).
Aussi, attentif au bien être de ses administrés, le maire Pierre
DUDIEUZÈRE, a invité, lors d'une réunion publique début
juin, tous les Vendarguois riverains de cet axe. » Tous, sauf
bien sûr ceux qui n'y sont pas encore mais qu'il s'évertue depuis
1999 à vouloir y faire venir en ouvrant à l'urbanisation la zone
« Lou Camp des Arts » bordée justement par cette
même RD 65 sur un de ses côtés et par la RN 113
sur un autre ! Et cette urbanisation serait aujourd'hui en route si M.
SUZANNE, conseiller municipal du groupe minoritaire n'avait obtenu l'annulation
le 8 février 2002 de la modification du POS rendant cette zone constructible
pour des logements (voir dossier sur
cette affaire). Or, la raison même de l'action de M. SUZANNE était
qu'il est absurde d'aller faire habiter des gens à proximité de
routes à grande circulation comme la RN 113 et le chemin des Coustouliers
(RD 65), justement du fait des nuisances sonores qu'elles produisent.
Il semble donc bien que Monsieur le Maire cherche à créer lui-même les problèmes qu'il se donnera ensuite le mérite de résoudre !...
Voyons en effet ce que disait le dossier d'étude de la modification de POS annulée sur ces questions.
Dans le dossier rédigé par la société inTER, on
pouvait lire, page
21, dans la section « Nuisances et contraintes »,
sous le titre « Nuisances sonores » : « La
R.N. 113 est une voie bruyante (classée type 3 au nouveau classement
des infrastructures de transport terrestre bruyantes, soit 73dB en période
diurne et 68dB en période nocturne) et connaissant un trafic important.
La nouvelle réglementation a fixé la largeur maximale du secteur
affecté par le bruit, depuis le bord du tronçon qui nous intéresse,
à 100 m. Dans ce secteur affecté par le bruit, les
bâtiments d'habitation et d'enseignement à construire devront présenter
un isolement acoustique minimum contre les bruits extérieurs conformémént
aux prescriptions réglementaires.
La bande de terrain concernée sera reportée sur le P.O.S.
Outre l'isolation des façades, une meilleure gestion des flux
et notamment de la vitesse permettrait de réduire la nuisance.
Enfin, il existe de nombreux dispositifs de type écran qui peuvent jouer
un rôle plus ou moins important : végétation, butte
de terre, glissière en béton...
L'autre alternative consiste à réduire la circulation sur cet
axe routier de plus en plus fréquenté (transit, migrations pendulaires
domicile/travail...). Dans le cadre du Plan Routier 2010, le Conseil Général
de l'Hérault prévoit un prolongement vers l'autoroute de la Liaison
Intercantonale d'Évitement Nord qui contourne l'agglomération
de Montpellier. La commune de Vendargues est directement concernée par
cette future voie de contournement qui reliera la rocade (ancienne axe de l'A9)
et la R.N. 113, au sud-est de la commune, à la R.N. 110 au
nord.
La réalisation du L.I.E.N. et surtout la transformation de l'A9 en rocade
entre Baillargues et St-Jean-de-Védas va entraîner une baisse relative
du nombre de véhicules par jour sur la R.N. 113 mais surtout devrait
stabiliser la fréquentation actuelle
La R.N. 113, au niveau du secteur Lou Camp des Arts, va devenir
à terme un boulevard urbain.
On constate par ailleurs une baisse plus significative du flux sur la R.D. 65
(de 17400 véh./j actuellement à 15500 véh./j). »
Et ces commentaires sont accompagnés d'un schéma issu du dossier de D.U.P. du L.I.E.N. qui suggère qu'à l'horizon 2010, malgré le bouclage du L.I.E.N. et le doublement de l'autoroute, le trafic sera quasi-identique à celui de 1997 sur la R.N. 113 et sera encore de 15.500 véhicules/jour sur le chemin des Coustouliers (R.D. 65), c'est-à-dire égal à ce qu'il etait en 1997 sur la R.N. 113 le long de Vendargues !...
Est-ce bien là le trafic d'« une simple rue de village », pour reprendre la formule prêtée au maire par l'article du bulletin municipal ?!... Et Monsieur le Maire lit-il les documents qu'il fait produire pour modifier le POS ?...
Certes, un tel trafic mérite bien un mur anti-bruit pour ceux qui sont déjà installés aux abords du chemin des Coustouliers, mais dans ces conditions, est-il raisonnable de vouloir inciter plus de personnes à venir s'installer aux abords non encore urbanisés de la R.D. 65 et de la R.N. 113 ?!...
...Surtout lorsque l'on voit ce que Monsieur le Maire, Pierre DUDIEUZÈRE, avait prévu dans l'étude citée pour lutter contre ces nuisances !...
Page 21, le dossier évoque comme des hypothèses un écran végétal, mais surtout des mesures qui ne dépendent pas du maire, mais de l'État ou du Département, comme de réduire la vitesse sur la nationale et le chemin des Coustouliers, ou encore des futurs habitants, comme de construire des maisons bien isolées pour le bruit. Et les auteurs du dossier ont beau essayer de noyer le poisson, les chiffres sont têtus et montrent bien qu'à l'horizon 2010, on aura toujours sur la R.N. 113 et sur le chemin des Coustouliers le trafic que l'on a aujourd'hui sur le R.N. 113. Et page 25, lorsque les auteurs du dossier reviennent sur le problème du bruit, tout ce qu'ils trouvent à proposer, c'est que : « du point de vue des nuisances acoustiques, l'idéal serait d'implanter des bâtiments-écrans parallèles aux sources de bruit. Comme il ne serait pas acceptable de « sacrifier » certaines parcelles au bénéfice des autres, un recul suffisant allié à une réduction de la vitesse autorisée sur la nationale (70 puis 50 km/h à l'approche du rond-point, au lieu de 90) et à un revêtement drainant de la chaussée (piégeant les bruits de roulement) pourraient permettre d'atténuer ces nuisances. » Bref, que la D.D.E. s'en charge, que l'État prenne à sa charge de changer le revêtement de la R.N. 113, qu'on limite la vitesse, mais rien de la part de la commune !...
D'ailleurs, dans son rapport d'enquête publique en date du 14 août 2000 en vue de la modification du POS de 2000 (voir dossier sur cette affaire), le commissaire enquêteur a bien souligné l'insuffisance des moyens proposés par Monsieur le Maire pour réduire ces nuisances, puisqu'il écrivait, en page 13-14, section 3.2.3. Choix environnementaux :
« Un des reproches le plus souvent exprimé concerne la
nuisance acoustique due aux routes à forte circulation encadrant le site.
C'est un sujet que j'ai déjà évoqué en 2.2.1 (pages
5 et 6). A la suite de mon intervention, une ligne en pointillés parallèle
à la RN 113 a été ajoutée sur le plan de zonage
du P.O.S.. Elle figure la largeur de 100 mètres affectée par le
bruit provenant de cette route. Compte tenu du trafic actuel et futur de la
RD 65 (supérieurs à 15000 non seulement en 1997, mais aussi en
2010), j'estime qu'il convient également de faire figurer cette ligne
en pointillés sur le plan de zonage pour cette RD, même si cette
route n'est pas classé actuellement en 3° catégorie (ce qui
ne saurait tarder, selon la D.D.E.).
En outre, il me semble que les mesures de protection prévues
contre le bruit (page 21 de l'étude) : isolation des façades
par le constructeur, espaces naturels végétalisés entre
routes et habitations (la végétation produit plus un effet psychologique
qu’efficace), ralentissement du trafic routier et modification du revêtement
des chaussées, sont très insuffisantes, notamment dans une région
où les habitants vivent une grande partie de l'année fenêtres
ouvertes ou à l'extérieur de leur maison.
Il conviendrait que la commune prévoie une protection acoustique
plus efficace des habitants et des habitations. La réalisation
d'un merlon (butte en terre) arboré en bordure de la RN 113 et de 1a
RD 65 me parait être le moyen le plus apte à respecter l'environnement. »
Et dans son avis final (section 4.2. Avis du Commissaire Enquêteur, p.
16), il précisait :
« En conséquence, je donne UN AVIS FAVORABLE, MAIS A LA
CONDITION FORMELLE :
- qu'une ligne en pointillés soit représentée sur
le plan de zonage du P.O.S., à 100m de la RD 65, pour fixer la largeur
maximale de la zone affectée par le bruit,
- qu'une protection acoustique efficace (du type merlon arboré)
soit réalisée dans l'emplacement réservé R15 le
long de la RN 113 (à l'est du rond-point) et en bordure de l'échangeur
de la RD 65,
- que l'emprise du chemin St Antoine soit conservée telle qu'elle
est indiquée au P.O.S. actuel, notamment dans sa partie est, au droit
du grand chêne (environ 45m). »
Les conseillers municipaux du groupe minoritaire (qui n'avaient pas été invités à la réunion des riverains du chemin des Coustouliers) sont heureux pour ces riverains que la majorité municipale se décide enfin à leur construire un mur anti-bruit. Mais elle se demande si c'est une bonne utilisation des deniers communaux que de vouloir rendre habitable une zone qui ne l'est pas encore et où l'on est sûrs qu'il faudra en construire un autre !... N'y a-t-il pas mieux à faire avec l'argent de nos impôts que de corriger plus tard les problèmes que l'on veut soi-même créer ?!... En n'ouvrant pas à l'urbanisation pour des habitations la zone du Camp des Arts, on économisera le coût de murs anti-bruits là où ils ne sont pas nécessaires aujourd'hui et on évitera de faire pour bientôt un autre contingent de Vendarguois malheureux...
« Vendargues, le village où il fait bon vivre », nous dit Monsieur le Maire. Que les riverains du chemin des Coustouliers viennent nous dire s'il fait bon vivre aux abords de la R.D. 65 et s'ils souhaitent à d'autres les nuisances qu'ils subissent aujourd'hui et dont ils ont tant de mal à se protéger...
Le site de Bernard SUZANNE, ancien conseiller municipal
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