Querelles politiciennes
à propos du giratoire RD 610 - RD 613

Durant le week-end du 20 et 21 septembre 2014, Pierre DUDIEUZÈRE, à travers des mails diffusés largement sous le titre « Monsieur le maire vous informe » et des échanges sur le compter Facebook de la mairie, s'en est pris à la conseillère générale du canton de Castries, la rendant responsable de l'abandon par le conseil général du projet de giratoire à la jonction des RD 610 et RD 613 et l'accusant de ce fait de n'avoir pas tenu une promesse faite antérieurement.

En oubliant pour l'instant le fait que les prochaines élections cantonales se dérouleront en mars 2015 et que Pierre DUDIEUZÈRE, candidat malheureux au siège de conseiller général du canton en 2011, envisage sans doute d'essayer de prendre sa revanche en 2015, la première remarque qui s'impose est qu'il fait ici comme si la conseillère générale du canton pouvait seule faire une majorité au conseil général. Rien ne prouve que, si c'est lui qui avait été élu conseiller général du canton en 2011, cela aurait changé quoi que ce soit à la décision du conseil général !

Car le maire fait ici semblant d'ignorer un certain nombre de choses qui expliquent pourquoi ce projet n'est plus structurant au niveau départemental, alors même que ce sont ces points qui lui ont servi à structurer le plan local d'urbanisme (PLU) récemment voté à Vendargues !

En effet, le projet départemental majeur en ce qui concerne Vendargues, qui conditionne presque toutes les évolutions prévues au PLU de Vendargues, c'est la réalisation du barreau routier entre le rond-point d'entrée de la zone industrielle sur la route de Jacou (RD 65) et le LIEN (RD 68), prévu par le schéma de cohérence territoriale (SCoT) de Montpellier Agglomération (voir notre page sur ce document), confirmé par son plan de déplacements urbains 2010-2020 (voir notre page sur ce document) et dont la réalisation est de la responsabilité du conseil général, barreau routier dont, dans la version du projet de PLU soumise à enquête publique, le maire n'avait pas voulu parler, refusant même de faire apparaître sur le plan de zonage l'emplacement réservé pourtant communiqué à la mairie par le conseil général (voir l'avis du conseil général sur le projet de PLU, au milieu de la page 3), qui n'y a été ajouté qu'à la demande expresse du commissaire enquêteur.

En effet, c'est ce barreau routier RD 65 - LIEN (RD 68), associé au bouclage du LIEN entre le rond-point de Castries et l'autoroute A9 au niveau de l'intersection avec la RN 113, qui deviendra l'itinéraire poids-lourds obligé entre l'autoroute et la zone industrielle du Salaison, déchargeant ainsi la RD 610 et la RD 613 le long de Vendargues et faisant disparaître les poids-lourds du rond-point d'entrée de la zone industrielle à leur jonction, là où justement devait être réalisé le giratoire dont le maire regrette l'abandon.

C'est aussi la réalisation par le département de ces deux projets (bouclage du LIEN et barreau routier RD 65 - RD 68) qui doit permettre le décalssement, prévu au plan de déplacements urbains 2010-2020 de l'agglo (voir notre page sur ce document et ses implications pour le PLU de Vendargues), de la RD 610 et de la RD 613 le long de Vendargues en voies de niveau 2 (voie de liaison locales interquartiers), déclassement qui, lui, est abondemment mis en valeur et pris en compte dans le PLU récemment voté.

Si donc l'objectif du département, en cohérence avec les projets inscrits au schéma de cohérence territoriale (SCoT) de l'agglo, est de reporter le trafic d'entrée et de sortie de la zone industrielle du Salaison, au moins pour les poids-lourds, de la jonction RD 610 - RD 613 vers le carrefour existant sur la route de Jacou (RD 65) et de déclasser en voies d'intérêt local, c'est-à-dire en voies ne concernant plus que Vendargues, les deux routes, qui se rejoignent à cette jonction, il est tout à fait normal qu'il abandonne le projet d'aménagement d'un giratoire en un point dont doit disparaître le trafic qui le rendait dangereux. C'est le contraire qui serait inquiétant de la part du département et prouverait qu'il dilapide l'argent de nos impôts en des temps de disette.

Le maire ne peut donc pas à la fois souhaiter le déclassement en voies d'intérêt local des RD 610 et 613 le long de Vendargues et espérer que le département prenne à son compte, juste avant le déclassement, l'aménagement d'une jonction qui n'aura plus ensuite d'intérêt autre que local.

Le problème, c'est que le maire, depuis des années, ne fait rien pour faire avancer ce projet de barreau routier RD 65 - LIEN qui résoudrait vraiment, non seulement le problème de la jonction RD 610 - RD 613, mais encore la plupart des problèmes de circulation autour de Vendargues, voire même le freine, par exemple en refusant d'en faire état dans le projet de PLU et en se retranchant derrière l'opposition du Crès à ce projet pour faire croire qu'il a été abandonné (voir sur ce site le dossier sur l'élaboration du PLU, et en particulier, dans le chapitre consacré aux réunions publiques, la section intitulée « Les persepctives d'évolution du réseau routier autour de Vendargues »). La raison en est que son souci premier n'est pas l'évolution raisonnée à moyen et long terme des infrastructures routières autour de Vendargues dans la perspective plus globale de l'agglo et du département et dans un souci d'intérêt général, mais sa réélection et les bénéfices que chaque décision peut lui rapporter à cette fin et que, si le déclassement des RD 610 et 613 autour de Vendargues est porteur électoralement, le barreau qui rendrait ce déclassement possible, lui, ampute la garrigue autour de Vendargues et risque donc de lui aliéner pas mal d'électeurs. C'est d'ailleurs ce que prouve la manière différente dont il a réagi aux informations disponibles sur les deux projets routiers majeur dont il est ici question, le barreau RD 65 - LIEN et le bouclage du LIEN : pour le barreau RD 65 - LIEN, il avait en main, lors de la préparation du PLU, un plan d'emplacement réservé fourni par le département et il n'a pas fait figurer cet emplacement réservé dans le projet de PLU qu'il a soumis à enquête publique en 2012 ; par contre, pour le bouclage du LIEN, il a reçu du département fin 2012 un document qui incluait un plan montrant un « fuseau d'étude » (impliquant donc un stade moins avancé de ce projet qu'un emplacement réservé, étape suivante dans l'avancement du projet) pour la portion du LIEN qui ira de la déviation de Castries à l'autoroute A9, et il s'est empressé de publier ce plan sur le site de la commune et de le reprendre dans le numéro de décembre 2012 du bulletin municipal « Au fil des pages » (voir là-dessus la page de la section « Actualités » de ce site intitulée « Un projet qui avance : oui, mais quel projet ? »). C'est que, dans le premier cas (barreau RD 65 - LIEN), comme je viens de le dire, il s'agissait d'un projet intégralement situé sur des zones naturelles de la commune de Vendargues, alors que dans le second cas (bouclage du LIEN), le fuseau présenté ne faisait qu'écornifler Vendargues à un niveau où, de toutes façons, le nouvel échangeur prévu dans le cadre du déplacement de l'A9 viendrait déjà amputer le territoire de la commune, et la majeure partie du fuseau se situait sur les communes de Castries et Baillargues ! Et en plus, ce document lui permettait de faire croire aux Vendarguois que cela allait permettre de déclasser le chemin des Coustouliers en voie d'intérêt communal, point positif d'un point de vue électoral, alors qu'il savait parfaitement à l'époque que cela était faux, puisque le plan de déplacement urbains 2010-2020 de l'agglo (connu alors) prévoit que cette portion de la RD 65 restera une voie de niveau 3 (d'intérêt intercommunal) même après la réalisation du barreau RD 65 - LIEN, le bouclage du LIEN et le déclassement des RD 110 et RD 113 le long de Vendargues.

Et d'ailleurs, si Pierre DUDIEZÈRE s'en prend aujourd'hui à la conseillère générale à propos du giratoire Garibaldi, ce n'est pas tant parce qu'il craint pour la sécurité des Vendarguois que parce que, comme je le faisais remarquer au début de cette page, la campagne pour les élections cantonales de 2015 approche et qu'il compte probablement tenter une nouvelle fois sa chance à ces élections.

Remarquons pour finir que, lorsque le conseil général mène à bien un projet sur la commune, il est prompt à tirer la couverture à lui et à expliquer que c'est grâce à lui que ce projet a pu avancer, mais que, lorsque le conseil général ne va pas dans le sens qu'il souhaite, c'est la faute de la conseillère générale, et pas de lui qui n'a pas su vendre son projet.

Revenir sur une « promesse » n'est pas nécessairement un mal, en particulier si le revirement porte sur les moyens et non sur la fin (« il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis »). Dans le cas présent, le giratoire en cause n'est qu'un des moyens possibles pour la fin qui est de sécuriser le trafic routier aux abords de la zone industrielle du Salaison. Si le trafic routier des poids-lourds, cause principale de l'insécurité de la jonction RD 110 - RD113, continue d'emprunter majoritairement cette entrée de la zone industrielle, alors, oui, l'aménagement de ce giratoire est nécessaire ; mais si d'autres projets conduisent à reporter ce trafic sur l'autre entrée de la zone, celle de la route de Jacou, c'est une autre manière de résoudre le même problème qui rend inutile l'aménagement de ce giratoire. Et donc le conseil général (et pas la seule conseillère générale du canton) est fondé à remettre en cause un projet qui n'a plus de raison d'être avec la disparition du problème qu'il cherchait à résoudre.

...Et Pierre DUDIEUZÈRE nous offre un cas d'école de la raison pour laquelle il faut retirer aux communes de l'agglomération la compétence « urbanisme » en transformant l'agglo en métropole qui pourra gérer l'urbanisme à l'échelle pertinente sans risquer de voir des maires contrecarer ses projets pour des raisons purement électoraliste...


Le site de Bernard SUZANNE, ancien conseiller municipal de VENDARGUES (Hérault)
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Dernière mise à jour le 24 septembre 2014