Bassin écologique,
mythe et réalité

Dans un tract de quatre pages distribué dans toutes les boîtes à lettres de Vendargues début février 2008 par l'URPV, l'équipe de campagne du maire, Pierre DUDIEUZÈRE (cliquer ici pour en voir la copie), celui-ci nous présente un projet de « bassin écologique » qu'il propose de réaliser dans le bois de Saint-Antoine, là où existe actuellement une mare qu'il dit alimentée par une source locale.

Sur le papier, le projet semble tout à fait séduisant et même grandiose, mais en y regardant de plus près, un certain nombre de questions se posent, qui sèment le doute sur le sérieux de ce projet et sur son bien-fondé. Ce sont ces questions que nous allons passer en revue dans la suite de cette page.

Nous nous intéresserons successivement aux points suivants :

(Mise à jour de mars 2010) Pour les suites de cette affaire, on pourra se reporter au procès-verbal du conseil municipal du 18 mars 2010, affaire 19, relative à la présentation à la direction générale de la santé d'un « dossier de demande de création d'une baignade artificielle à traitement par filtration biologique », où l'on trouvera une copie de ce dossier, suivie de nos commentaires actualisés sur ce projet.

Les dimensions du bassin

Nous reproduisons ci-dessous le schéma d'aménagement présenté en page 3 du tract de l'URPV et décrivant en détail le projet.

Lorsqu'on lit sur ce document, en haut du bassin dessiné, « ACCES BAIGNADE plage bois 250m », on pense naïvement que cela signifie que la plage de bois dessinée sur le schéma fait 250 mètres de long. Mais lorsqu'on lit un peu plus bas « BASSIN DE BAIGNADE 1000m » et qu'on remarque que le bassin est à peine plus large que la plage, on est soudain pris de doute. Et ce doute est renforcé par l'examen des autres dimensions, toujours données en « m » (100m pour le bassin de régénération en haut à gauche de la plage, 200m pour celui qui forme le côté droit du bassin, 360m pour le bassin de filtration en bas du bassin de baignade), mais visiblement incohérentes les unes avec les autres s'il s'agit bien de mètres.

En fait, la seule manière de rendre ces dimensions cohérentes les unes avec les autres, c'est de considérer qu'il s'agit, non de mètres, mais de mètres carrés, et que ces chiffres donnent les surfaces des différentes parties du bassin. Et c'est bien ce qui a été confirmé lors de la présentation du projet sur le site, où il était bien évidemment impossible de cacher les dimensions réelles du projet, et où il a été question d'un bassin qui fait approximativement 35 mètres par 30 mètres.

C'est aussi ce que confirme la vue aérienne suivante, issue de Google maps, la même que celle qui, à une échelle différente, a servi de fond au schéma d'aménagement ci-dessus, qui permet de se faire une idée des dimensions réelles du site retenu.

Mais alors, une question se pose : « D'où vient l'erreur ? »

Ou bien elle est le fait des architectes paysagistes concepteurs du projet, mais alors, s'ils confondent les mètres avec les mètres carrés, les longueurs avec les surfaces, on peut se demander quelle est leur compétence réelle pour mener à bien un tel projet, ou bien il s'agit d'une « erreur » délibérée des commanditaires du tract pour créer la confusion sur les dimensions réelles du projet dans l'esprit de la plupart des électeurs vendarguois, qui ne prendront pas la peine de se rendre sur les lieux...

Je laisse à chacun le soin de se faire son opinion sur cette question.

La topographie des lieux

Lorsqu'on voit les images de synthèse figurant en page 4 du tract et reproduites ci-dessous, on imagine un vaste espace plat autour du bassin, sans dénivellé entre le bassin et le chemin conduisant au belvédère.

Le seul problème, c'est qu'en son état actuel, le site se présente comme le montrent les photos ci-dessous.

La photo ci-dessus montre à peu près le lieu où se trouverait le bâtiment « Accueil » de la vue de synthèse qui précède. La partie droite où l'on voit deux personnes assises sur des bancs correspond à l'endroit où serait le belvédère Et le fouillis de branches d'arbres sous la flèche « Bassin en contrebas », dont les branches jaunes d'une saule pleureur, sont les branches d'arbres dont les troncs sont quelques mètres plus bas, dans le « trou » au fond duquel se trouve la mare actuelle destinée à devenir le bassin écologique.

Cette photo est prise, elle, depuis le chemin qui redescend de l'esplanade conduisant au belvédère vers le fond de la mare actuelle pour finir par arriver au niveau actuel de l'eau, là où serait, selon le schéma d'aménagement reproduit plus haut, le bout de la « plage ombragée » opposé au bassin en projet, qui correspond approximativement à l'endroit d'où est prise la photo ci-dessous.

Bref, le niveau actuel de l'eau est à environ 4 mètres sous le niveau du belvérère, niveau qui, selon les images de synthèse du tract, serait celui du bassin écologique. Et la mare actuelle est au fond d'une dépression bordée sur 3 côtés par des parois très raides, parfois presque verticales, sur lesquelles poussent des arbres et des ronces, la paroi du fond, la plus haute, bordant l'esplanade actuelle qui conduit au belvédère, et les parois latérales bordant deux chemins qui descendent progressivement sur une distance de 80 mètres environ du niveau du belvédère au niveau de l'eau en longeant la mare de part et d'autre.

En d'autres termes, il est impossible de réaliser ce que propose le maire sans charrier des milliers de mètres cube de terre pour combler cette dépression et recréer une pente à la fin de la partie aménagée pour retrouver le niveau actuel du terrain, ce qui implique la destruction complète de toute la végétation existante dans et autour de la mare, dont le saule pleureur, sans garantie qu'à la fin, la source (si source il y a) pourra encore alimenter un bassin surélevé de deux mètres environ (au fond, si la profondeur du bassin nouveau est, comme annoncé, de l'ordre de 1,80 mètres, alors que la mare actuelle ne doit guère faire plus de 10 à 15 cm de profondeur), si du moins elle n'est pas tout simplement bouchée par tous ces travaux de terrassement et de rehaussement. Bref, au nom de l'écologie, on va commencer par détruire un paysage naturel plein de charme pour remodeler l'espace !

Compatibilité avec le POS de Vendargues

Une autre difficulté pour réaliser éventuellement un tel projet vient des contraintes du POS. Le zonage du secteur concerné est reproduit ci-dessous (à partir des plans disponibles dans une autre section de ce site) :

On y voit que tout le bois de Saint-Antoine (« Lou bosc de Saint-Anthony ») est en zone ND et est de plus identifé « espace boisé classé » (quadrillage avec des cercles dans les carrés, voir la légende). En se reportant au règlement des zones ND, on trouve les prescriptions suivantes :

« Caractère de la Zone

Il s'agit d'une zone destinée à assurer :

- la sauvegarde des sites naturels et des coupures d'urbanisation
- la protection du territoire contre des risques naturels ou de nuisance

on y distingue :

- les secteurs de sauvegarde des sites classés ou inscrits, les secteurs de boisements protégés et les secteurs ND n à caractère pittoresque
- les secteurs de risques naturels ou de nuisance, et le reste de la zone

Article ND 1 - Types d'occupation et d'utilisation des sols interdits

  1. Les établissements et constructions de toute nature sous réserve des dispositions de l'article ND 2 ci-après
  2. Les dépôts et installations visés aux articles R.442-2 et R.443-1 du Code de l'Urbanisme (cf annexe V)
  3. Les campings et caravanings
  4. Les affouillements et exhaussements du sol
  5. L'ouverture de toute carrière, sous réserve des dispositions de l'article ND 2 ci-après.

Article ND 2 - Types d'occupation et d'utilisation des sols soumis à des conditions spéciales

Nonobstant les dispositions de l'article ND 1 ci-dessus, et en dehors des secteurs de sauvegarde des sites classés ou inscrits, des secteurs de boisement protégés et des secteurs ND n, à caractère pittoresque

- peuvent être autorisés après avis du Maire et du Directeur Départemental de l'Agriculture

  1. Des équipements d'utilité publique
  2. Des constructions à usage agricole destinées à satisfaire des besoins liés à l'économie rurale.
  3. Des stations services implantées conformément à la réglementation en vigueur.
  4. Des carrières à condition qu'elles satisfassent aux conditions particulières édictées à l'article 6 du Titre 1. »

En d'autres termes, y sont interdits

Un autre article, l'article ND 13, précise la notion d'« espace boisé classé » dans les termmes suivants :

« Article ND 13- Espaces libres et plantations

Espaces boisés classés

- Les espaces boisés classés figurant au plan sont soumis aux dispositions de l'article L.130-1 du Code de l'urbanisme.

Obligation de planter

- Les plantations existantes doivent être maintenues. Les arbres abattus doivent être remplacés par des plantations deux fois plus denses. »

L'article L 130-1 du code de l'urbanisme auquel renvoie cet article du POS est le suivant :

« Les plans locaux d'urbanisme peuvent classer comme espaces boisés, les bois, forêts, parcs à conserver, à protéger ou à créer, qu'ils relèvent ou non du régime forestier, enclos ou non, attenant ou non à des habitations. Ce classement peut s'appliquer également à des arbres isolés, des haies ou réseaux de haies, des plantations d'alignements.
Le classement interdit tout changement d'affectation ou tout mode d'occupation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la création des boisements.
Nonobstant toutes dispositions contraires, il entraîne le rejet de plein droit de la demande d'autorisation de défrichement prévue aux chapitres Ier et II du titre Ier livre III du code forestier.
...
 »

En d'autres termes, le classement actuel du site en « espace boisé classé » interdit tout défrichement et, selon les termes du troisième alinéa de l'article cité (« Nonobstant toutes dispositions contraires... »), ne permet même pas au maire d'obtenir une autorisation de défrichement de l'autorité supérieure (voir l'article L 312-1 du code forestier, qui soumet tout défrichement dans un bois appartenant à une collectivité locale, donc en particulier à une commune, à « une autorisation expresse et spéciale de l'autorité supérieure »). Or il est bien évidemment impossible de réaliser le bassin projeté et les exhaussements de terrain qu'il implique sans défricher les abords de la mare actuelle.

Bref, le projet du maire est incompatible avec le POS en son état actuel, et nécessiterait non seulement le déclassement préalable d'une partie au moins du bois de Saint-Antoine en tant qu'espace boisé classé, ce qui serait un comble pour un projet qui se veut un modèle d'écologie et de développement durable, mais encore le changement de zonage, puisque le classement en zone ND interdit tout remodelage du sol, sans exception possible !

Note complémentaire (septembre 2009) : lors du conseil municipal du 23 septembre 2009, l'affaire 24 était consacrée à la mise en route de la révision générale du POS. Parmi les objectifs assignés à cette révision, on trouve le point suivant : « transcrire le projet de valorisation du secteur « Cadoule - bois de Saint-Antoine » ». Sous ce titre pudique et anodin se cache en fait le déclassement de ce secteur protégé pour rendre possibles les aménagements prévus par le maire, dont la piscine dite « écologique » ! Bref, sous prétexte de faire « naturel » et « écolo », on aménage et on remodèle en fait la nature pour la plier à nos besoins supposés...

Alimentation en eau

En annonçant ce projet, le maire a parlé d'une source intarissable, même en été, qui se trouverait à cet endroit et alimenterait la mare qu'on y voit, source qui servirait à alimenter son bassin écologique.

Les deux photos ci-dessous, prises en février, donc en plein hiver, montrent le peu d'eau que contient la mare actuelle.

La photo ci-dessus montre la partie de la mare qui est la plus proche de l'esplanade conduisant au belvédère, alors que la suivante montre le prolongement de la mare de l'autre côté de la rangée de joncs visibles sur la première photo (on notera une fois encore sur ces deux photos la hauteur et l'escarpement des berges de la mare). D'un côté comme de l'autre, la profondeur n'est guère de plus que de quelques centimètres.

La question qui se pose alors est celle de savoir si une « source » qui n'arrive pas à produire une mare plus importante en hiver sera capable d'alimenter un bassin comme celui que prévoir le maire, surtout si, comme nous l'avons déjà fait remarquer, le niveau du sol est remonté de deux ou trois mètres.

Interrogé sur ce point, le technicien qui a élaboré le projet affirme que la « source » sera au moins capable de compenser l'évaporation et que, s'il le faut, l'alimentation initiale se fera par apport extérieur. Face à cette information, deux questions se posent :

Mais une autre question se pose : y a-t-il même une source à cet endroit ? Certains Vendarguois « de souche » nient en effet l'existence d'une quelconque source à cet endroit et expliquent la mare par un sol argileux qui retient les eaux de pluie et des apports périodiques à partir d'une canalisation d'eau du Bas-Rhône qui passe à proximité. D'autres parlent même simplement d'une fuite dans une canalisation du Bas-Rhône.

Certes, une canalisation du Bas-Rhône est une « source » d'alimentation en eau qui ne risque pas de tarir, même en été, mais pas une « source » gratuite !

Et le caractère écologique d'un bassin au fond recouvert d'un « liner » en plastique installé sur un sol complètement remodelé pour combler 4 mètres de dépression et alimenté par l'eau du Bas-Rhône reste à démontrer !

Un autre problème se pose, lorsqu'on compare ce projet à la seule réalisation de ce type existant en France, le plan d'eau biotope de Combloux (Haute-Savoie), station alpine située à plus de 1 000 mètres d'altitude au pied du Mont-Blanc : ce plan d'eau est alimenté par « un petit ruisseau en cascade » (c'est d'ailleurs ce qui ressort du schéma de principe reproduit en page 7 du programme de l'URPV), pas par une « source » en sous-sol. Sans parler de la différence d'altitude, et donc de température estivale, qui n'est sans doute pas sans influence sur la capacité de conserver une eau pure, il semble bien que la circulation de l'eau soit un élément central dans le fonctionnement du processus de régénération naturelle. Or aucun processus naturel ne permettrait, dans le projet de Vendargues, d'assurer cette circulation, et le renouvellement constant de l'eau qu'elle permet (à Combloux, la retenue se fait sur un ruisseau et l'équilibre suppose qu'il s'échappe à l'aval du bassin autant d'eau dans le cours naturel du ruisseau qu'il en rentre en amont, ce qui provoque un renouvellement lent, mais constant de l'eau). À Vendargues, le bassin proposé ne pourra fonctionner selon le même principe que par la mise en place d'un procédé mécanique de circulation de l'eau (moteurs) et en circuit fermé, sauf à renouveler l'eau avec des apports plus importants que ce que permettrait la supposée « source », apports qui ne seront donc pas gratuits.

De moins en moins « écologique » !...

Note complémentaire (septembre 2009) : en juillet 2009, l'AFSSET (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) a publié un avis sur les baignades artrificielles, et en particulier sur les « bassins écologiques » dont le bassin de Combloux est le prototype, dont on trouvera une analyse dans une autre page de ce site intitulée « Bassin écologique, avis de l'AFSSET du 30 juillet 2009 », qui fournit aussi un lien vers l'avis complet. On y lit que « pour ce qui concerne particulièrement les baignades à traitement biologique ouvertes au public (« piscines biologiques »), l’AFSSET considère que le niveau de maîtrise des risques sanitaires proposé par les constructeurs est aujourd’hui insuffisant pour un développement libre de ces baignades en fréquentation publique », et encore que « l’efficacité de la filière de traitement est très incertaine car elle met en œuvre de façon artificielle un écosystème complexe dont le fonctionnement, encore mal connu, ne peut être considéré comme maîtrisé en l’état actuel des connaissances ».
Par ailleurs, durant l'été 2009, le bassin écologique de Combloux a dû fermer quelques jours, vers la mi-août, du fait de la présence détectée de staphylocoques dorés (voir la page du journal Le Progès rendant compte de la fermeture et l'annonce de sa réouverture sur le site du Novel Obs).

Note complémentaire (mars 2010) : dans le dossier présenté au conseil municipal du 18 mars 2010, affaire 19, relative à la présentation à la direction générale de la santé d'un « dossier de demande de création d'une baignade artificielle à traitement par filtration biologique », on peut lire : « Provenance des apports d'eau (remplissage et renouvellement) : forage dans la nappe et/ou réseau AEP. » AEP signifie « adduction d'eau potable » ou « alimentation en eau potable ». La source est tarie, ce qui n'est pas surprenant, puisqu'elle n'a jamais existée que dans l'imagination préélectorale du maire !...

Sécurité

Ligne à haute tension

La photo ci-contre, prise de l'esplanade qui conduit au belvédère (dont on aperçoit l'un des bancs à gauche de la base du pylone) confirme ce qui était déjà visible sur certaines photos des sections précédentes (et plus discrètement sur une des images de synthèse du tract de l'URPV) et identifié sur le plan de zonage du POS par la bande NDe, à savoir, le passage d'une ligne à haute tension exactement au-dessus de l'emplacement prévu pour le bassin écologique (en fait, deux lignes parallèles, une autre ligne à haute tension passant quelques dizaines de mètres plus au nord).

On peut alors se demander s'il est prudent, ou tout simplement permis, d'installer un bassin destiné à la baignade publique juste en dessous d'une ligne à haute tension. Interrogé sur ce point, ni le maire ni le technicien en charge du projet n'ont su répondre, et ils se sont contentés de dire qu'il faudrait interroger EDF. Que ne l'ont-il faut avant de lancer les études pour ce projet !?

Renseignements pris auprès d'EDF, il semblerait qu'il n'y ait pas de réglementation de leur part sur ce qui peut ou ne peut pas être réalisé sous une ligne à haute tension, mais il faut se rappeler qu'EDF est une entreprise privée et que, vu les difficultés qu'elle rencontre déjà à faire accepter ses lignes à haute tension aux populations riveraines, ce n'est pas elle qui va augmenter encore les contraintes liées à ces lignes ! Plutôt qu'EDF, c'est donc peut-être une commission de sécurité qui a un avis à donner sur la question...

Clôture

Lorsqu'une personne privée construit une piscine chez elle, on lui demande maintenant de la clôturer par rapport aux voisins. Il semblerait donc normal que, pour un équipement public de même type, on exige aussi qu'il soit clôturé, pour éviter les accidents éventuels losqu'il n'est pas surveillé. Et même si ce n'est pas une obligation, ce serait sans doute prudent pour éviter que des sangliers ou autres animaux viennent saccager les plantes des bassins de filtration et de régénération et polluer l'eau de baignade.

Le souci de l'écologie conduirait donc à remplacer un espace humide naturel ouvert à tous, hommes et animaux, par un lieu artificiel et clos dans lequel pourraient frire quelques Vendarguois si par malheur un cable à haute tension venait à se décrocher...

Note complémentaire (septembre 2009) : depuis les élections municipales de 2008, le maire a entrepris de faire acheter par la commune la partie centrale du bois de Saint-Antoine qui ne lui appartenait pas encore et, en présentant ce projet au conseil municipal, a annoncé qu'il avait l'intention, du fait de cette acquisition nouvelle, de choisir un autre site pour la piscine écologique, qui ne soit plus situé sous des lignes à haute tension (voir le procès-verbal du conseil municipal du 25 septembre 2008, affaire n° 4). Il admet donc que certains de nos arguments au moins n'étaient pas dénués de pertinence ! Mais du même coup, comme il ne pourra pas déplacer la supposée source qui devait alimenter ce bassin, il renforce l'impression que cette source n'a jamais existé et que la piscine, si elle se fait un jour, sera alimentée par une eau qu'il faudra acheter à un fournisseur, soit l'eau du Bas-Rhône qui passe à proximité, soit l'eau de la ville, qu'il faudra amener jusque là. Les investissements et les frais de fonctionnement de la piscine n'en seront que plus importants !

Pertinence du projet

La photo ci-dessous, issue de Google maps , montre les positions respectives du bassin proposé par le maire (à droite sur le plan) et du lac du Crès (à gauche sur le plan) par rapport à Vendargues.

La distance entre la Poste de Vendargues et le site du bassin écologique est de 2,2 km environ, dont les 300 derniers mètres sur un chemin montant fermé aux voitures, qui constitue la partie finale du parcours de santé du bois de Saint-Antoine.

La distance entre la Poste de Vendargues et le lac du Crès est de 3,4 km en passant par la RD 65, bordée de part et d'autre par une piste cyclable autonome (c'est-à-dire non partagée avec les voitures et les camions).

Le montage suivant de deux images issues de Google maps à la même échelle permet de se faire une idée de la taille comparée des deux sites.

Le lac du Crès est déjà aménagé, il n'a rien coûté aux Vendarguois, son accès est gratuit et sa taille est sans commune mesure avec celle du bassin projeté (lui fait 250 mètres, pas mètres carrés, de large). Il peut accueillir des centaines de personnes, alors que le système de régénération naturelle du bassin écologique obligera à limiter le nombre de personnes pouvant se baigner chaque jour, faute de quoi la capacité de régénération des plantes sera insuffisante.

Certes, le lac du Crès, comme son nom l'indique, est au Crès et pas à Vendargues, et le maire de Vendargues ne peut donc pas en faire un argument de campagne électorale. Mais est-ce la situation au regard des limites administratives et l'aptitude à faire réélire un maire qui comptent ou bien la distance et la capacité de l'équipement ? Y a-t-il un rideau de fer sur la RD 65 qui interdit aux Vendarguois d'entrer sur la commune du Crès ?

Faut-il donc à tout prix que chaque maire dépense l'argent des contribuables qui l'ont élu pour avoir dans sa commune tous les équipements que peuvent souhaiter ses administrés ? Ne vaut-il pas mieux coordonner dans le cadre d'une intercommunalité de tels équipements, comme le fait justement la communauté d'agglomération de Montpellier pour les piscines depuis quelques années déjà (pour notre secteur, une piscine d'agglomération existe à Jacou et une autre est prévue à Saint-Brès) ? Même Castelnau-le-Lez, qui avait fait construire sa piscine, a fini, il y a un an ou deux, par la transférer à l'agglo pour échapper à des coûts de fonctionnement insupportables.

Et puis quand on voit comment sont entretenus les équipements à Vendargues, à commence par le parcours de santé du bois de Saint-Antoine (voir la photo ci-dessous, prise le 07/02/2008, d'un des agrès de ce parcours de santé, au bord du chemin qui longe le site du bassin écologique projeté), on est en droit de se demander ce que deviendra au fil des ans un équipement à l'équilibre délicat, nécessitant une surveillance et un suivi réguliers pour éviter la dégradation de la qualité de l'eau, dont bien sûr le maire actuel cherche à minimiser les coûts de fonctionnement...


Le site de Bernard SUZANNE, ancien conseiller municipal de VENDARGUES (Hérault)
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Publié le 26 février 2008 - dernière mise à jour le 18 mars 2010