Fiesta, Bacchus, Salle des fêtes
une arlésienne qui nous coûte cher !...

Lors du vote du budget 2005, à la séance de conseil municipal du 31 mars 2005, monsieur le Maire a annoncé qu'il abandonnait le projet d'aménagement du Bacchus au profit d'un autre projet, l'achat d'une partie du terrain de la société BONNA qui jouxte la zone d'activité des Portes domitiennes le long de la RN 113 entre Le Crès et Vendargues, non loin donc du Bacchus, pour y faire construire une salle des fêtes qui appartiendra en toute propriété à la commune (alors que le Bacchus était loué). Il a précisé qu'il avait fait signifier le jour même aux propriétaires du Bacchus, par huissier, comme le requiert le bail de location du Bacchus, sa décision de mettre fin à la location au terme du délai de préavis de 6 mois prévu par le bail, soit à fin septembre 2005, et annoncé que cette question serait portée à l'ordre du jour du prochain conseil. Il a précisé qu'il s'était décidé à prendre cette décision malgré son coût politique parce que la nouvelle opportunité qui se présentait conduisait à une solution qui serait moins coûteuse pour la commune.

Cette annonce est pour nous l'occasion de faire le point sur un projet qui traîne depuis plus de 5 ans, qui a déjà coûté de l'ordre de 200.000 € en pure perte à la commune et dont la dernière forme annoncée est le 3ème avatar.

1er avatar : La Fiesta
(décembre 2000 - mars 2003)

C'est en effet dans la période préélectorale de fin 2000 et pour répondre dès avant les élections de mars 2001 aux plaintes répétées d'électeurs habitant dans le voisinage de la salle Armingué, que Pierre DUDIEUZÈRE a fait voter par le conseil municipal du 13 décembre 2000 une décision l'autorisant à acheter le bâtiment « La Fiesta » situé dans la zone industrielle de VENDARGUES, dans l'intention d'y faire une salle des fêtes où reporter les activités nocturnes prenant place dans la salle Armingué et indisposant les riverains (voir la copie de cette décision sur ce site). L'immeuble était en vente au prix de 1.200.000 F TTC (182.938,82 €), plus 26.338 F (4.015,20 €) de frais de notaire et autres à la charge de la commune.

La minorité municipale d'alors, par la voix de Bernard SUZANNE, relayée ensuite par la nouvelle minorité sortie des élections de mars 2001 et menée par Max HERMET, a toujours critiqué cette option, estimant que l'installation d'une salle des fêtes, qui serait en particulier fréquentée par des jeunes, dans une zone quasi-déserte la nuit et à l'écart de toutes les voies de circulation présentait un risque important que des activités peu recommendables, comme la dégradation de locaux dans la zone (que craignaient les entrepreneurs qui y étaient installés) ou le trafic de drogue, s'y développent au détriment des utilisateurs de ce local (voir les procès-verbaux des séances de conseil municipal du 25 septembre 2001, question n° 9, autorisant le maire à lancer les études d'aménagement, et du conseil municipal du 19 décembre 2002, question n° 24, initiant des demandes de subventions pour les travaux d'aménagement de l'immeuble, ainsi que la page 2 du n° 2 du « Petit Vendarguois », qui traitait de cette question).

Quoi qu'il en soit, alors que le bâtiment avait été acheté début 2001 (le vote du conseil municipal autorisant l'achat est du 13 décembre 2000, comme il a été rappelé ci-dessus, mais la dépense figure au compte administratif de 2001), l'autorisation d'engager les études n'avait été votée que près d'un an plus tard, le 25 septembre 2001, et au conseil municipal du 18 février 2003, soit 2 ans plus tard, on n'en était encore qu'à lancer la consultation pour désigner un maître d'œuvre (voir procès-verbal du conseil municipal du 18 février 2003, question n° 7) !…

Pourtant, dès septembre 2001, la commune avait loué un terrain adjacent à La Fiesta (voir procès-verbal du conseil municipal du 25 septembre 2001, question n° 13), pour la somme de 40.000 F, soit 6.097,96 €, l'an. Le maire avait alors justifié cette location par le fait que la commission de sécurité avait soumis son agrément de La Fiesta comme salle municipale des fêtes à l'augmentation de la capacité de stationnement et que ce terrain pourrait servir de parking. La location était initialement prévue pour un an, mais lors de la séance du conseil municipal du 19 décembre 2002, à l'occasion du vote des demandes de subventions pour l'aménagement de La Fiesta, le maire, au cours de la discussion, indiquait que cette location serait continuée pendant les travaux et au début de l'exploitation de la salle (voir procès-verbal du conseil municipal du 19 décembre 2002, question n° 24).

Et si, au conseil municipal du 18 février 2003, on votait sur le lancement d'une consultation pour choisir le maître d'œuvre pour l'aménagement de La Fiesta, moins d'un mois plus tard, le 17 mars 2003, le maire convoquait selon la procédure d'urgence un conseil municipal pour annoncer qu'il renonçait à ce projet et proposait à la place le rachat du bail commercial du restaurant « Le Bacchus - Lou Bigos » en liquidation judiciaire !…

Suite à ce changement d'orientation du projet, la commune a cherché et trouvé un acquéreur pour l'immeuble La Fiesta, et l'a finalement revendu, après une première tentative avortée en mars 2004 (voir procès-verbal du conseil municipal du 10 mars 2004, question unique), en septembre 2004 au prix de 198.178 €, soit 1.300.000 F (voir procès-verbal du conseil municipal du 28 septembre 2004, question n° 18). Le prix de cette vente a probablement permis à la commune de rentrer tout juste dans ses frais, puisque le prix d'achat plus frais était de 186.954 €, auquel il faut ajouter les intérêts de l'emprunt souscrit par la commune pour financer cet achat qu'on peut estimer à environ 16.500 € (les investissements de 2001, dont l'achat de La Fiesta, ont été financés par des emprunts sur 20 ans souscrits à des taux de l'ordre de 4,5 %), soit un total d'environ 203.500 € conduisant à une perte nette pour la commune de 5.000 € au plus.

Mais il faut ajouter à cela la location pendant au moins un an et demi (septembre 2001 à mars 2003), voire deux ans si le contrat de location était annuel, du terrain jouxtant le bâtiment, soit 9 à 12.000 €, sans aucun usage pour la commune, et peut-être des frais d'étude (l'accord pour lancer les études avait été donné en septembre 2001) pour un montant que nous ignorons (les frais d'étude sur le Bacchus donneront un ordre de grandeur de ce qui aurait pu être engagé sur cette première étude). Bref, cette première tentative a coûté à la commune au moins 10.000 € en pure perte, et peut-être trois ou quatre fois plus si des études d'aménagement avaient effectivement été entreprises. Et si tel n'est pas le cas, on peut se demander pourquoi le maire aurait tant tardé à initier des études pour permettre l'usage d'un bâtiment qu'il avait fait acheter par la commune dès avant les élections…

Mais tout ceci n'est rien par rapport au second avatar du projet !…

2ème avatar : Le Bacchus
(mars 2003 - mars 2005)

C'est donc lors d'un conseil municipal convoqué en urgence le 17 mars 2003 que le maire a annoncé son intention de renoncer à l'aménagement de La Fiesta et de postuler pour racheter le fonds de commerce du Bacchus dans le cadre de la procédure de liquidation judiciaire de ce restaurant.

Dès le départ, le groupe minoritaire, tout en reconnaissant que l'emplacement était plus acceptable que celui de La Fiesta pour l'usage auquel on le destinait, a émis les plus extrêmes réserves sur l'idée d'une location pour une salle des fêtes, surtout lorqu'est apparue l'importance des travaux que le maire envisageait de faire dans un local dont la commune ne serait pas propriétaire (voir sur ce point les commentaires sur les procès-verbaux des différents conseils municipaux où la question a été évoquée : 17 mars 2003, où le projet est présenté ; 16 juillet 2003, question n° 8, où le bail à signer est soumis au vote du conseil ; 7 octobre 2003, question n° 9, où un nouveau bail, fruit des remarque du groupe minoritaire sur le premier, est soumis au conseil ; 26 novembre 2003, question n° 9, où a été adopté le contrat de maîtrise d'œuvre pour des travaux d'aménagement estimés à 350.000 € ; 28 septembre 2004, question n° 14, où a été voté l'autorisation de lancer l'appel d'offres).

Maintenant que le maire a décidé de mettre un terme à ce nouveau projet, il s'agit de faire les comptes de ce que la commune aura dépensé en pure perte dans cette aventure :

Soit au final:

- Achat du fond de commerce, frais inclus :  
50.309 €
- Frais de notaire estimés :  
2.000 €
- Location du 01/07/2003 au 30/09/2005 :  
98.700 €
- Frais d'étude :  
48.650 €
- Revente matériel et mobilier à déduire :  
- 1.400 €
Total :
 
198.259 €

C'est donc 1.300.000 F, soit le prix de revente de La Fiesta, qui ont été dilapidés sans contrepartie pour la commune dans cette affaire !

À côté de cette somme, les 10.000 € qui ont peut-être été perdus sur l'affaire de La Fiesta font figure de goutte d'eau !

Et après ?

5 ans et 200.000 € plus tard, on repart donc à zéro sur ce projet de salle des fêtes. À zéro et sur un sol pour le moins instable !… À zéro car le nouveau projet part d'un terrain nu et suppose la construction des murs et non plus simplement l'aménagement d'un local existant. Et sur un sol pour le moins instable, car tous ceux qui empruntent régulièrement la RN 113 entre Vendargues et Le Crès ont pu voir comment la société BONNA avait progressivement remblayé le terrain qu'elle met maintenant en vente et dont la commune va acheter une parcelle avec des gravats et des tessons si bien qu'on peut se demander s'ils constitueront un sol suffisament stable pour supporter une construction et s'il ne faudra pas que la commune commence par stabiliser ce sol avant de construire.

Quoi qu'il en soit, le terrain n'est même pas encore acheté et il va falloir relancer les études pour la construction du nouveau bâtiment, après un nouvel appel à candidature pour la maîtrise d'œuvre, puis lancer les appels d'offre pour les travaux, et enfin construire et aménager la salle des fêtes projetée. Seuls sont prévus au budget 2005 les études (50.000 €) et l'achat du terrain (30.000 €), ce qui veut dire que les travaux commenceront au plus tôt en 2006 et que la salle des fêtes, pour autant qu'un nouvel avatar ne vienne pas une nouvelle fois modifier le projet, ne sera pas disponible avant 2007.

Mais après tout, 2007 (ou début 2008 si, comme ça semble probable, elles sont reportées pour éviter trop d'élections coup sur coup en 2007), c'est la date prévue pour les prochaines élections municipales, et Pierre DUDIEUZÈRE parviendra peut-être, pour se concilier une fois encore les bonnes grâces des riverains de la salle Armingué, après se les être conciliées avant les élections de 2001 en achetant La Fiesta, et après 7 années supplémentaires de nuits blanches pour eux, à les convier à l'inauguration d'une nouvelle salle des fêtes loin de chez eux 6 mois avant les prochaines élections muncipales !…

Espérons seulement que le sol meuble du terrain BONNA ne se dérobera pas alors sous leurs pieds…


Le site de Bernard SUZANNE, ancien conseiller municipal de VENDARGUES (Hérault)
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Dernière mise à jour le 2 avril 2005