Pierre Dudieuzère
vice-président de Montpellier agglomération
n'a rien compris à l'agglo !

Dans la seconde partie de l'éditorial signé du maire qui ouvre le n° 65, de juin 2013, du bulletin municipal Au fil des pages, Pierre DUDIEUZÈRE, fier de faire figurer partout où il peut son titre de vice-président de Montpellier agglomération, développe un argumentaire qui, outre qu'il s'appuie sur des affirmations fausses, laisse transparaître une conception pour le moins problématique de l'intercommunalité, qui devrait inquiéter ses administrés, qui sont aussi habitants et contribuables de Montpellier agglomération. On y lit en effet (cliquer ici pour afficher dans une fenêtre séparée la page originale au format pdf) :

« Au-delà des travaux réguliers d'entretien des équipements municipaux, des reprises de voiries, des aménagements d'espaces verts ou de modernisation de l'éclairage public, nous travaillons jour après jour pour vous et pour l'avenir de Vendargues.
Pour ce faire, notre manne financière nous la devons en majorité à l'apport de la taxe professionnelle. Car, même si cette taxe est perçue par la communauté d'agglomération, elle donne lieu à la réversion d'un fonds de compensation.
De toutes les communes de l'agglomération, Vendargues est la deuxième ville, après Montpellier à percevoir une dotation aussi élevée.
Or, c'est là qu'intervient le choix politique : Délibérément, avec mes équipes municipales successives nous préférons engager la commune sur des projets ou des chantiers communaux et non pas intercommunaux sachant que tout équipement intercommunal diminue d'autant et de manière définitive le montant de ce fonds de compensation.
D'aucun
[sic] ne peut préjuger de l'avenir, mais, une chose est certaine, c'est que Vendargues est propriétaire de toutes ses infrastructures et en assume seule les frais de gestion ...
Ainsi, quoiqu'il
[sic] advienne, la commune se développe, s'équipe, se modernise grâce à des équipements qui lui appartiennent et .... sans avoir augmenté vos impôts locaux depuis pratiquement 10 ans ! »

Décidément, Pierre DUDIEUZÈRE, vice-président de Montpellier agglomération, n'a rien compris à la fiscalité de l'agglo, aux mécanismes de compensation entre l'agglo et les communes, et aux bénéfices potentiels pour ses électeurs de l'intercommunalité !

==> Lorsqu'il dit : « notre manne financière nous la devons en majorité à l'apport de la taxe professionnelle. Car, même si cette taxe est perçue par la communauté d'agglomération, elle donne lieu à la réversion d'un fonds de compensation », c'est faux : la taxe professionnelle a été supprimée en 2010 ! La communauté d'agglomération ne peut donc plus la percevoir. Depuis 2010, elle a été remplacée par d'autres taxes, dont tout le monde s'accorde à dire qu'elles ne rapportent pas autant que ce que rapportait la taxe professionnelle. Et pourtant, le mécanisme de compensation fonctionne toujours et le montant versé par l'agglo à Vendargues n'a pas changé.

==> Lorsqu'il dit : « De toutes les communes de l'agglomération, Vendargues est la deuxième ville, après Montpellier à percevoir une dotation aussi élevée », c'est encore faux : Vendargues perçoit de l'agglo la compensation la plus élevée, un peu plus de 2,5 M€, alors que Montpellier, loin de percevoir de l'agglo une quelconque compensation, verse à l'agglo une compensation d'un peu plus de 6 M€, ce qui prouve bien que ce mécanisme de peréquation n'est pas une simple compensation de la taxe professionnelle !

==> Lorsqu'il dit : « Délibérément, avec mes équipes municipales successives nous préférons engager la commune sur des projets ou des chantiers communaux et non pas intercommunaux sachant que tout équipement intercommunal diminue d'autant et de manière définitive le montant de ce fonds de compensation », c'est encore une fois faux ! Les seules choses qui peuvent faire baisser cette compensation c'est soit le transfert à l'agglo d'un équipement préexistant de la commune dont elle assurait auparavant le fonctionnement sur son propre budget, soit la prise en charge par l'agglo d'une nouvelle compétence antérieurement financée par les communes, et dans les deux cas, il s'agit d'un transfert de charge transparent pour le budget municipal puisque la commune économise d'un côté en dépenses ce qu'elle perd de l'autre en recettes, l'agglo réduisant sa compensation du montant économisé par la commune du fait du transfert !

==> Lorsqu'il se vante de ce que « Vendargues est propriétaire de toutes ses infrastructures et en assume seule les frais de gestion », c'est stupide : quelle différence cela fait-il pour les vendarguois qu'un équipement public situé sur le territoire de la commune soit propriété de la commune ou de l'agglo (ou du conseil général, comme ce serait le cas par exemple pour un collège, ou de la région, comme ce serait le cas par exemple pour un lycée) ?! En tant qu'utilisateurs, cela ne fait aucune différence pour eux dès lors que l'équipement est sur le territoire de la commune, et en tant que contribuables, il vaut mieux pour eux que l'équipement soit financé par une collectivité qui couvre un territoire plus vaste dans l'espoir que le coût par contribuable, amorti sur un plus grand nombre de contribuables, soit moindre pour chacun, et cela est vrai aussi d'un équipement financé par l'agglo puisque, contrairement à ce qu'affirme à tort Pierre DUDIEUZÈRE, l'implantation par elle d'un équipement communautaire sur Vendargues ne changerait rien au montant de la compensation versée par l'agglo à Vendargues.

==> Lorsqu'il dit en conclusion que « quoi qu'il advienne, la commune se développe, s'équipe, se modernise grâce à des équipements qui lui appartiennent et .... sans avoir augmenté vos impôts locaux depuis pratiquement 10 ans », c'est exagéré de manière à ce que les lecteurs retiennent le chiffre de dix ans, alors que ce n'est que depuis 2007 que le taux de la part « commune » de la taxe d'habitation et des taxes foncières est resté stable au taux de 2006, soit en 2013, 7 ans sans augmentation des taux (mais pas des bases, qui, elles, augmentent chaque année) et non 10. Et si l'on analyse, comme il nous y invite par cette conclusion qu'il pense flatteuse pour lui, l'augmentation sur 10 ans, le résultat est édifiant (on trouvera le détail année par années des chiffres à partir desquels sont calculés les pourcentages qui suivent dans mon commentaire à l'affaire n° 8 du conseil municipal du 10 avril 2013 concernant le vote du compte administratif 2012) : entre 2002 et 2012, la part « commune » des impôts locaux des Vendarguois a augmenté de 38,3 %, du fait d'une augmentation des taux de la commune de 18,3 % conjuguée à une augmentation des bases de 16,8 %, par rapport à une inflation sur la même période de 19,1 %, presque intégralement compensée par l'augmentation des bases, soit une augmentation de près de 20 % de plus que l'inflation (19,2 % exactement) entièrement due au maire ! Mais celui-ci avait concentré l'augmentation des taux sur la période 2002-2006 pour anticiper ce qu'il pensait être une perte de ressources fiscales liées à la transformation en 2002 du district de Montpellier en communauté d'agglomération impliquant la perte par la commune du produit de la taxe professionnelle (ou plus précisément de l'accroissement « mécanique » d'année en année qu'il escomptait de celle-ci en un temps où l'on ne parlait pas encore de supprimer cette taxe et où la crise économique n'était pas encore là), si bien qu'il a gagné sur les deux tableaux : il continue de percevoir une compensation maximale de l'agglo liée en partie à la perte de l'ancienne taxe professionnelle et il a fait payer aux contribuables Vendarguois depuis 10 ans ce qu'il avait peur de perdre en accroissement de taxe professionnelle !

Précisons maintenant ces différents points.

Le mécanisme de « compensation » avec Montpellier agglomération

Le maire, qui est aussi vice-président de l'agglo, semble, après plus de dix ans, n'avoir pas encore compris le mécanisme de compensation initié en 2002 lors de la transformation du district de Montpellier en communauté d'agglomération et du changement de règles fiscales qui en ont résulté. Il ne s'agit pas en effet d'une pure et simple compensation de la perte liée à la taxe professionnelle reprise par l'agglo à sa création, du fait du changement de fiscalité induit par la loi Chevènement de 1999, mais d'un net entre les pertes (rentrées fiscales perdues) et les gains (rentrées fiscales supplémentaires et économies liées aux transferts de compétences) résultant pour la commune de la création de l'agglo l'année de la création de celle-ci qui, selon les cas, peut être en faveur de la commune si elle a plus perdu que gagné, auquel cas c'est l'agglo qui lui verse une compensation, ou en faveur de l'agglo si la commune a plus gagné que perdu, auquel cas c'est la commune qui verse une compensation à l'agglo.

Par la création de l'agglo, les communes ont :

L'évaluation du coût pour chaque commune de chaque compétence ou équipement transféré est faite par la commission d'évaluation des transferts de charges de la communauté d'agglomération de Montpellier, qui analyse les budgets antérieurs des communes pour faire ces calculs.

En 2002, pour les communes qui avaient plus perdu que gagné, c'est l'agglo qui devait leur verser la différence entre pertes et gains, et au contraire, pour les communes qui avaient plus gagné que perdu, c'est la commune qui devait verser à l'agglo la différence entre gains et pertes. Vendargues était dans le premier cas du fait des ressources importantes issues de la taxe professionnelle, provenant pour la plus grosse partie des entreprises de la zone industrielle du Salaison. Par contre, Montpellier était dans le cas contraire du fait du choix, intelligent et justifié, fait par Georges Frêche, alors maire de Montpellier et président du district, de transférer à l'agglo plusieurs équipements culturels et sportifs majeurs situés sur la commune de Montpellier, mais utilisés par de nombreux habitants des communes environnantes, dans et hors agglo (opéra, orchestre, stade de la Mosson, etc.) si bien que, pour Montpellier, le coût de fonctionnement de ces équipements économisé par la commune faisait plus que compenser la perte de taxe professionnelle.

Ce qu'il est important de bien voir, c'est que, grâce à ce mécanisme, en 2002, personne ne gagnait ni ne perdait quoi que ce soit puisque chacun retrouvait exactement les ressources dont il avait besoin pour le nouveau périmètre de charges qui était le sien. La compensation constituait bien une ligne comptable, soit de recette, soit de dépense, pour chaque collectivité, mais, pour celles pour lesquelles c'était une recette, il ne s'agissait pas d'un surplus de recettes disponible au gré du maire ou du président pour de nouvelles actions, mais de recettes destinées à couvrir des dépenses préexistantes qui, autrement, n'auraient pas été couvertes par les autres ressources restant à la collectivité, et pour celles pour lesquelles c'était une dépense, cette dépense était payée par les économies réalisées grâce aux transferts de charges. Bref chacun retrouvait, après compensation, les ressources qu'il avait dans l'ancien système, avant la création de l'agglo, pour couvrir les dépenses qui restaient à sa charge et pouvait, à partir de là, gérer à son gré les taux des impôts qui restaient à sa disposition pour faire évoluer ses ressources. Et c'est bien pourquoi cette compensation pouvait être pérenne et reconduite d'année en année sans limite de temps aussi longtemps qu'on ne changeait pas les éléments pris en compte dans son calcul.

Après 2002, la compensation ne peut donc changer que si l'on modifie l'une des composante de l'équation qui a présidé à son calcul. Comme les ressources fiscales prises en compte dans cette équation sont celles de 2001 comparées à celles qu'aurait produit 2002 à bases et taux identiques à 2001, ces éléments de l'équation ne peuvent plus changer. La seule chose qui peut donc faire changer les compensations, ce sont les transferts de compétences ou d'équipements : transfert de compétence générale lorsque l'agglo prend en charge une nouvelle compétence (ce qui a été le cas, depuis la création de l'agglo, au fil des ans, pour la collecte des ordures ménagères en plus de leur traitement, qui faisait partie des compétences de l'agglo dès l'origine, la fourrière animale, la gestion de l'eau, par exemple), ou transfert d'équipement existant d'une commune à l'agglo (comme l'a fait par exemple une année Castelnau-le-Lez pour sa piscine). C'est pourquoi, depuis 2002, chaque année où a eu lieu un ou plusieurs transferts de compétence ou d'équipements, la commission d'évaluation des transferts de charges de la communauté d'agglomération de Montpellier se réunit à nouveau pour prendre en considération les nouveaux transferts et ajuster en conséquence le montant de compensation, positif (dû par l'agglo à la commune) ou négatif (dû par la commune à l'agglo), pour chaque commune, et produit un rapport soumis au vote de toutes le communes qui fixe les nouveaux montants.

Mais il est bien évident que, lorsque l'agglo implante sur une des communes de son territoire un nouvel équipement communautaire dans le cadre de ses compétences, elle le fait sur son budget, aussi bien pour l'investissement initial que pour le fonctionnement ultérieur sans que cela change quoi que ce soit à la compensation versée à la commune ou reçue d'elle car cela ne remet pas en cause le calcul de cette compensation puisque ça ne crée pour la commune aucune économie nouvelle, au contraire d'un équipement préexistant dont la commune assurait la charge et qu'elle transférerait à l'agglo, ce qui lui fait réaliser une économie qui devient dépense supplémentaire pour l'agglo.

On trouvera dans le procès-verbal du conseil municipal du 19 décembre 2002, affaire n° 12, le tableau des compensations fixées pour 2002 et prévues pour 2003 pour toutes les communes de l'agglo selon son périmètre initial, qui incluait 7 communes de plus qu'aujourd'hui et n'incluait pas encore Frontignan (dans ce tableau, les montants positifs sont au bénéfice de la commune, les montants négatifs au bénéfice de l'agglo, et donc à la charge de la commune ; le changement considérable du montant de la compensation concernant Montpellier, positive en 2002, négative en 2003, vient du fait que les transferts d'équipements culturels et sportifs décidés par Georges Frêche n'ont pu se concrétiser dès la première année, car ils impliquaient à la fois des transferts de propriété et des transferts de personnel complexes à réaliser) ; on pourra suivre l'évolution année après année de ces compensations, en se reportant aux procès-verbaux des séances de conseil municipal suivants, où ont été votés les rapports successifs de la commisison d'évaluation des transferts de charges de la communauté d'agglomération de Montpellier (du moins ceux qui ont été soumis au vote du conseil municipal de Vendargues) : 7 octobre 2003, affaire n° 16 ; 30 janvier 2007, affaire n° 13 (avec un tableau qui donne le montant de la compensation reçue ou versée par chaque commune de l'agglo pour l'année 2006) ; 22 novembre 2007, affaire n° 9 (le même tableau pour 2008), 22 décembre 2008, affaire n° 22, 4 février 2010, affaire n° 7 (tableau pour 2009),  15 février 2011, affaire n° 7, 12 juillet 2011, affaire n° 14.

La richesse fiscale de Vendargues

Ce qu'il est donc vrai de dire, c'est que la richesse fiscale qui était celle de Vendargues l'année de la transformation du district en communauté d'agglomération du fait de la zone industrielle du Salaison a été pérennisée par ce mécanisme de compensation (qui, redisons-le, est un jeu à somme nulle qui n'avantage ni ne lèse aucune collectivité), mettant ainsi Vendargues à l'abri des aléas des changements de fiscalité ultérieurs (suppression de la taxe professionnelle en 2010) et de la crise économique qui aurait pu réduire les rentrées fiscales liées à la taxe professionnelle ou à ses remplaçantes.

La question est alors de savoir ce que fait le maire de cette « manne financière » qui fait de Vendargues une commune fiscalement riche. L'analyse du compte administratif 2012, voté lors de la séance du conseil municipal du 10 avril 2013, affaire n° 8 (voir mes commentaires sur le procès-verbal de cette séance) montre que Vendargues a fini l'année 2012 avec un excédent de trésorerie reporté sur 2013 de 3 063 675 € après comblement du besoin de financement de la section d'investissement de 2012 alors que le produit des impôts locaux payés par les contribuables vendarguois en 2012 était de 3.930.086 € ce qui veut dire qu'elle n'a pas eu besoin de 78 % du produit de ces impôts, mis en réserve pour des dépenses futures (élections municipales de 2014 obligent !)

On peut alors se demander pourquoi le maire reconnait d'une part bénéficier d'une manne financière grâce à la compensation de l'agglo (environ 2,5 M€) et a en même temps laissé la part des impôts locaux perçue par Vendargues augmenter de 46,6 % par rapport à 2001, dernière année avant la transformation du district en communauté d'agglomération (voir graphique dans mes commentaires sur le vote du compte administratif 2012) pour finir par ne pas utiliser la plus grosse partie du produit de ces impôts. Plutôt que de se vanter de n'avoir pas augmenté les impôts depuis, non pas 10 ans, mais 7 ans, le maire devrait nous expliquer pourquoi il ne les a pas baissés en ces temps de crise au lieu de thésauriser pour se constituer un « trésor de guerre » en vue des élections municiplaes de 2014 !

L'intérêt des Vendarguois à avoir des équipements communautaires

Nous avons vu que, lorsque le maire dit : « Délibérément, avec mes équipes municipales successives nous préférons engager la commune sur des projets ou des chantiers communaux et non pas intercommunaux sachant que tout équipement intercommunal diminue d'autant et de manière définitive le montant de ce fonds de compensation », c'est faux. Mais le pire, c'est que, si c'était vrai, cela ne ferait aucune différence pour le contribuable vendarguois ! La commune perdrait une partie de la compensation versée par l'agglo dont le montant correspondrait exactement à ce qu'elle n'aurait pas à dépenser pour faire fonctionner elle-même cet équipement. Qu'elle paye le fonctionnement de ce nouvel équipement avec une partie de la compensation reçue de l'agglo, ou que l'agglo garde pour elle cette somme pour faire fonctionner elle-même l'équipement pris en charge par elle, cette somme ne serait pas disponible pour autre chose et cela ne changerait donc rien pour les contribuables vendarguois. La seule différence entre accueillir un équipement financé par l'agglo et faire financer cet équipement par la commune serait alors pour le maire, qui, dans le cas du financement par l'agglo, ne pourrait plus faire de cet équipement un argument de campagne électorale pour vanter son action.

Par contre, justement parce que c'est faux, avoir un équipement communautaire à Vendargues ferait une différence à l'avantage des contribuables vendarguois ! Car c'est justement parce qu'un équipement communautaire ne coûte rien à la commune, pas même en réduction de la compensation versée par l'agglo, qu'il serait intéressant d'en avoir sur la commune : d'une part parce que les Vendarguois payent aussi des impôts à l'agglo et qu'il n'y a donc pas de raison qu'une part au moins de ces impôts ne serve pas à financer des équipements sur la commune, et d'autre part parce que, si l'équipement était financé par l'agglo, puisque ce serait sans impact sur la compensation de l'agglo, et donc sur les ressources de la commune, mais que, par contre, ça réduirait ses dépenses par rapport à une situation où c'est elle qui assumerait les frais d'investissement et de fonctionnement de cet équipement, il resterait une plus grosse part de budget communal pour d'autres équipements et service d'intérêt local !

Alors, en quoi le fait que « Vendargues est propriétaire de toutes ses infrastructures et en assume seule les frais de gestion » est-il un avantage pour les contribuables vendarguois qui payent aussi des impôts à la communauté d'agglomération de Montpellier ?

Pierre DUDIEUZÈRE manifeste là cette conception étriquée de la fonction de maire qui est celle de ceux qui veulent tout faire eux-mêmes dans leur commune pour pouvoir s'en attribuer le mérite les élections venues et qui conduit au gaspillage des deniers publics par la redondance des équipements qu'elle entraîne plutôt que dans leur mise en commun avec des communes voisines dans le cadre d'intercommunalités, surtout quand cet isolationnisme se conjuge avec la volonté de promettre un équipement majeur à chaque nouvelle élection pour faire beau dans le programme électoral et frapper les esprits, qui le conduit à tenir un double discours où, selon l'auditoire et le moment, il dit tantôt que Vendargues est une commune parfaitement équipée qui n'a rien à envier aux communes avoisinantes et tantôt qu'il est urgent de construire, un jour une nouvelle salle des sports, un autre jour une baignade écologique...

Cette histoire de « piscine » (appellation abusive) écologique, dont il a fait un des piliers de sa campagne aux élections de 2008 et que, dans un souci de développement durable, il va très probablement « recycler » aux élections de 2014, est un bon exemple de cette gabegie. L'agglo a pris en charge depuis pas mal d'années un programme de développements de piscines (de vraies piscines couvertes et utilisables toute l'année) et met à la disposition des communes des cars pour y conduire les scolaires dans le cadre d'un programme visant à ce que tous les enfants de l'agglo sachent nager à l'arrivée en sixième. Seulement voilà ! Pierrre DUDIEUZÈRE veut à tout prix une piscine, ou quelque chose qui y ressemble, sur le territoire de sa commune et la piscine de l'agglo la plus proche est à Jacou, et une autre est en construction à Saint-Brès, mais l'agglo n'a pas prévu d'en construire une à Vendargues. Donc, puisque Vendargues est riche, il a décidé de construire sur la commune, non pas une piscine, car ce serait sans doute trop cher, même pour une commune aussi riche que Vendargues (Castelnau, qui en avait une, l'a transférée à l'agglo il y a quelques années, faute d'avoir les moyens de continuer à l'entretenir et à la faire fonctionner), mais une sorte de mini lac du Crès artificiel dans le bois de Saint-Antoine, qui, pour certains Vendarguois, sera plus loin et moins facile d'accès que le vrai lac du Crès, un bassin en plein air pour baignade qui sera « écologique » (mode verte oblige !) mais qui n'aura pas le droit à l'appellation de piscine (voir notre page spéciale sur ce projet publiée à l'occasion des élections municipales de 2008 et celle qui commente l'avis de l'AFFSET sur les baignades écologiques), qui ne pourra fonctionner ni l'hiver car il fera trop froid, ni l'été parce qu'il fera trop chaud et que le système de filtration biologique ne pourra suffire à contrer la prolifération des bactéries et autres micro-organismes malsains.

Bref, ce qui motive le maire en fin de compte, ce n'est pas l'intérêt bien compris des Vendarguois, mais le souci de sa réélection pour sauvegarder son gagne-pain (puisque toutes ses ressources financières viennent maintenant de ses fonctions électives). Et le discours absurde et truffé d'erreurs qu'il sort aujourd'hui de son chapeau à propos des équipements communautaires financés par l'agglo, en partie sous la pression des critiques d'Éric FAVARD et Jean-Pierre CHATAUX (voir la page 15 du même bulletin municipal), en prétendant qu'il est un choix politique délibéré remontant aux premières heures de sa fonction de maire, n'est en fait qu'un argument de circonstance pour faire oublier la vérité, qui est qu'il n'a jamais pu obtenir de l'agglo, et avant du district, le moindre équipement valorisant et intéressant pour les Vendarguois, et que Vendargues n'en obtiendra jamais tant qu'il restera maire, parce que Georges FRÊCHE en son temps et aujourd'hui son successeur à la présidence de l'agglo ont compris tout l'intérêt qu'il y a à avoir dans son exécutif un maire du bord politique opposé dont on s'assure la « fidélité » par des subventions renouvelables ou pas d'année en année (et une vice-présidence flatteuse et bien rémunérée) et auquel il sera ainsi plus facile qu'à des amis politiques de faire accepter des équipements moins valorisants, mais auquel il ne faut surtout pas offrir un équipement majeur une fois pour toutes, qu'il ne sera plus possible de lui retirer ensuite s'il venait à se montrer moins conciliant : un bon exemple de cette politique est l'histoire du quai de transbordement d'ordures de SITA installé en 2006 dans la zone industrielle, que Georges FRÊCHE avait fait accepter à Pierre DUDIEUZÈRE en échange de deux conséquentes subventions pour la halle des sports qu'il avait alors en projet, subventions qui ont été sensiblement réduites lorsque le maire a retourné sa veste devant l'opposition des Vendarguois et s'est soudain posé en chef des opposants au projet, n'hésitant pas à faire payer par la commune des frais de procédure conséquents et vains pour reconquérir les voix des Vendarguois.

L'agglo vache à lait

Cet éditorial affligeant de Pierre DUDIEUZÈRE montre, s'il en était encore besoin, que, malgré son étiquette de vice-président de l'agglo, il n'a rien compris à l'intercommunalité, ne sait pas jouer collectif et ne voit dans l'agglo, comme d'ailleurs dans le département ou la région, que des vaches à lait pourvoyeuses de subventions propres à financer ses programmes électoraux successifs.

Un parfait exemple de cette vision étriquée de l'agglo qui est la sienne a été donné par une intervention de lui au conseil d'agglomération du 23 mai 2013, à propos de l'affaire 26, qui concernait l'aide financière que l'agglo apporte à la commune de Castries pour lui permettre d'acheter le château de Castries, un des fleurons du patrimoine historique de la région, qui risquait d'être racheté par des qataris (voir sur cette affaire l'article du Midi Libre du 11/11/2012 et l'interview du maire de Castries en tiré à part du bulletin municipal), sous forme d'une part d'une participation de 500.000 € sur un prix d'achat de 2,7 M€, venant s'ajouter à une participation similaire de la Région, et d'autre part d'une convention de mise à disposition par laquelle la commune de Castries laisse à l'agglo la disponibilité du château trois cents jours par an moyennant un loyer destiné à couvrir en grande partie les frais de fonctionnement du château, qui resteraient sous la responsabilité de la commune. Au lieu de voir dans cette affaire une tentative de coopération exceptionnelle entre collectivités pour permettre au plus bel édifice de sa ville natale (Pierre DUDIEUZÈRE est castriote et habite à nouveau, depuis plusieurs années, sur le territoire de la commune de Castries, au lieu-dit Cadenet) de ne pas devenir propriété privée entre des mains étangères, mais de rester propriété des collectivités publiques et ouvert au public, il n'y voit qu'une nouvelle forme de contribution financière de l'agglo à un équipement communal et demande que les autres communes de l'agglo puissent avoir accès au même type de financement, à commencer par Vendargues pour... la « piscine » écologique qu'il a en projet !... Comme si l'on pouvait mettre en parallèle une pataugeoire d'été dans le bois de Saint-Antoine décidée sans en référer à l'agglo qui a son propre programme de construction de vraies piscines et le château de Castries risquant de tomber aux mains de qataris ! Et comme le ridicule ne tue pas, il était encore vivant, après cette intervention, pour être le seul à voter contre ce montage financier. Si encore il avait demandé à l'agglo une contribution pour l'aider à racheter et à réhabiliter l'ancienne commanderie des templiers de Meyrargues ! Mais non ! Son projet, tel qu'il ressort du projet de PLU, est de l'encercler à terme dans des lotissements !


Le site de Bernard SUZANNE, ancien conseiller municipal de VENDARGUES (Hérault)
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Dernière mise à jour le 9 juin 2013